La teinture végétale
Le mois de janvier a été dédié à la technique de la teinture végétale. Ce que c’est, quelles différentes techniques existent et qu’est ce que j’ai décidé d’utiliser. L’idée ici est de reprendre tout ça, et pouvoir donc les retrouver facilement sur le blog ! Alors c’est parti !
La teinture végétale, qu’est ce que c’est?
Régulièrement lorsque je parle de « teinture végétale » on pense que je propose des teintures pour cheveux. Alors oui il existe des teintures naturelles pour cheveux, mais ce n’est pas ce que je propose. Le principe de base reste le même. Sélectionner des plantes (fleurs, racines, tiges, écorces…) et en extraire les pouvoirs colorant pour colorer des tissus, des aliments, de la laine, des cheveux, du cuir… bref de la matière naturelle.
Créer des couleurs à partir des plantes est un savoir ancien et utilisé partout dans le monde. En occident il a été remis au goût du jours ces dernières dizaines d’années. Aujourd’hui c’est un domaine revenu à la mode, mais plus utilisé de façon industrielle. Les couleurs chimiques ont prit le dessus à leur découverte, certainement parce que plus maîtrisables.
une démarche écologique
D’un point de vue environnemental la mode est une des industries les plus polluante au monde. J’entends souvent « oui mais il faut plein de plantes pour avoir cette couleur » ou « il faut beaucoup d’eau ». Oui c’est vrai la teinture végétale demande un certain nombre de plantes et effectivement de l’eau. Mais pour moi on ne peut pas comparer un travail artisanal, fait avec conscience et une industrie inhumaine qui exploite humain et nature. De plus différentes techniques de teinture existe, certaines moins gourmandes en plantes et en eau.
Les différentes techniques
Justement voici quelques techniques de teinture. Pour commencer il y a la teinture de grand coupons de tissus ou d’écheveau de laine. Celle ci fonctionne par décoction et permet de faire une coloration unis du support. Ici pas trop de question à se poser, un mordançage, une décoction de plantes et un bain de teinture.
Il existe aussi la technique de l’éco-print. Cette technique est intéressante car moins gourmande en eau et en plante. Ici on applique directement les végétaux aux propriétés colorantes sur le tissu préalablement mouillé, on enroule et laisse cuire un certain temps. Ensuite plus qu’à dérouler, et admirer son travail ! Avec cette technique on obtiens les empreintes de la plante utilisée.
Concernant l’impression végétale il est aussi possible de frapper les plantes directement sur le tissu, on appelle cette technique la tataki-zomé.
Pour ces techniques il est possible de faire des nuançages, cela permet de faire réagir les tanins présents dans certaines plantes et ainsi de faire virer la couleur. Avec le fer on obtiendra systématiquement une couleur plus foncée.
J’ai aussi entendu parler de la teinture par fermentation, et sur celle ci j’ai très peu d’information, mais elle semble très intéressante pour l’économie d’eau, et de plantes. Par contre il faut avoir du temps devant soi. Ainsi que les teintures de coupons de tissus pliés, tenus par des pinces ou même cousus pour leur donner des motifs.
Les techniques que j’utilise
Voici pour un tour rapide de quelques technique, perso j’utilise la teinture de grand coupon, et j’ai testé l’éco-print et le tataki-zomé. Il me tarde d’avoir un bel atelier opérationnel pour pouvoir expérimenter encore plus ! Pour l’instant celle avec laquelle je suis la plus à l’aise reste la teinture de tissu en grande pièce par décoction. J’aime les unis, depuis toujours, et pour moi la teinture me permet de faire de beaux unis aux couleurs douces et naturelles… Cela paraît simple, et en effet ce n’est pas sorcier, mais juger de la bonne quantité de tissu par rapport à la casserole pour que le tissu puisse s’y déployer. Faire en sorte qu’il reste bien immergé le temps requis. Que l’eau reste à la bonne température le temps donné… autant de facteur qui complexifie la tâche. Mais en bonne créatrice « à vue de nez » je m’en sors plutôt bien, je n’utilise pas de thermomètre mais mon pifomètre, et pour la plupart des plantes il fonctionne.
Je vous le reprécise ici, mais le grand choix que j’ai fais avec L.M.Chardon, au-delà de pratiquer la teinture sur grande pièce, c’est aussi de ne travailler qu’avec des plantes que je suis capable de faire pousser. Adieu les bleus et les beaux verts issus de mélanges, mais cette contrainte m’ouvre déjà un sacré champs d’expérimentation!
En conclusion
Vous aurez compris la teinture végétale est un vaste sujet, et lorsqu’on pousse la réflexion, les plantes tinctoriales encore plus. Pour les curieux je vous conseille ces trois ouvrages surtout tournés sur les plantes colorantes (qui explique aussi les principes de la teinture)
Michel Garcia, Plantes colorantes, teintures végétales, le nuancier des couleurs.
Dominique Cardon, Le monde des teintures naturelles.
Marie Marquet, guide des teintures naturelles, plantes à fleurs
Il en existe très certainement d’autres, ici je vous partage ceux que j’ai en ma possession. Il y a aussi énormément de tuto et d’informations sur internet, des ateliers un peu partout en France, et aussi des formations. Le sujet de la teinture végétale redevient à la mode, et les façons d’en apprendre se diversifies. Il y a 12 ans, quand j’en ai entendu parler pour la première fois honnêtement j’ai vite été découragée. Il était moins facile de trouver toutes ces infos (en tout cas pour ma part), mais aujourd’hui, notamment avec les réseaux sociaux on peut facilement trouver des infos, mais aussi partager, et ça c’est plutôt génial!